Alain Damasio : « Nous sommes tracés la moitié de notre temps éveillé » 2/4


Entretien inédit pour le site de Ballast

Dictature consen­tie du smart­phone, villes intel­li­gentes, tech­no­lo­gies civiques, nano-implants, tout-connec­té, être modu­laire, huma­ni­té aug­men­tée… voi­là notre salut annon­cé ! « L’hybridation humain-bio­lo­gie-arte­fact est déjà de nos jours une réa­li­té », rap­pelle le phi­lo­sophe Miguel Benasayag1. L’humanité nou­velle sera bénie par les nou­velles tech­no­lo­gies. Une parole cri­tique ris­que­ra de faire de vous un ron­chon réac­tion­naire ou tech­no­phobe ; Alain Damasio s’ins­crit en faux — mais par la gauche. Sans compte Facebook ni mobile, le roman­cier tâche, clo­pin-clo­pant, d’être le plus « fur­tif » pos­sible. La cri­tique devant se dou­bler de posi­ti­vé, Damasio pro­pose, en lieu et place du « tech­no-cocon », meilleur allié de la social-démo­cra­tie capi­ta­liste, la voie « très humaine » : nous en dis­cu­tons dans ce second volet.


Lire le pre­mier volet


D’aucuns en jurent : la tech­no­lo­gie et le trans­hu­ma­nisme sont une chance pour le des­tin de l’Homme — salut onto­lo­gique (pro­messe d’im­mor­ta­li­té), poli­tique (open govern­ment et autres civic techs), voire écologique…

C’est une pen­sée para­re­li­gieuse. Même les modèles nar­ra­tifs uti­li­sés sont hal­lu­ci­nants. Ce n’est pas un hasard si cela est né aux USA, dans la Silicon Valley. Autour des GAFAM, [Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, ndlr], tu as d’a­bord le tech­no-pro­phète : Ray Kurzweil, le direc­teur de recherche de Google. C’est vrai­ment le mes­sie, il t’an­nonce « la » pro­phé­tie : « La sin­gu­la­ri­té va adve­nir… ! » La sin­gu­la­ri­té est le point où l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle forte va dépas­ser l’in­tel­li­gence humaine, où il fau­dra pas­ser la main aux machines. La pro­phé­tie, c’est génial ; ça a un côté hyper­pas­sif qui te donne envie d’attendre. Au début, il disait que ce serait en 2029, puis il s’est dit « 2029, je risque d’être encore vivant, quand même », et il a déca­lé à 2045… Je pense qu’il va déca­ler encore. Ça me fait beau­coup rire ! Après le mes­sie, tu as ce qu’on appelle la « parou­sie ». Chez les chré­tiens, c’est le moment où Dieu revient sur Terre, où le Christ revient pour rache­ter nos fautes et nos péchés. Là, le Christ, c’est l’IA. J’ai déli­ré là-des­sus : l’Intelligence arti­fi­cielle véri­table, l’IAV… « Yahvé » ! On ne sait pas diri­ger notre monde, on est en train de pol­luer la Terre, on ne sait pas s’au­to­gé­rer, nous, pauvres humains, on est tel­le­ment cons, par contre l’IAV sau­ra le faire. L’IAV va reve­nir sur Terre et rache­ter nos fautes. Elle va mettre en place une énorme paroi anti­ra­dia­tions pour rebou­cher le trou dans la couche d’o­zone et nous sau­ver. En termes de récit, la reli­gion, c’est génial, c’est un dis­cours qui a fait ses preuves, qui marche super bien : ça parle aux masses. Sauf que l’IA, c’est nous qui la programmons !

« On va vous don­ner du pou­voir indi­vi­duel­le­ment ; votre vie, c’est de la merde mais on va vous augmenter. »

Ils ont réus­si — et c’est très fort — à cou­pler la dimen­sion col­lec­tive du reli­gieux avec une dimen­sion extrê­me­ment libé­rale et ultra-indi­vi­duelle : « Hé, les gars on va vous empuis­san­ter au maxi­mum. Vous ne serez plus malades, vous ne souf­fri­rez plus. Vous allez avoir un bras super-fort et des muscles élas­tiques, vous allez pou­voir cou­rir 100 kilo­mètres sans géné­rer d’a­cide lac­tique, on va vous mettre des plu­gins dans le cer­veau, votre mémoire sera éten­due… On va vous don­ner l’im­mor­ta­li­té numé­rique : toutes les traces que vous lais­sez dans votre vie, on va les sto­cker dans un ordi­na­teur qui va mimer ce que vous êtes… » Tout cela obéit à ce que j’ap­pelle « l’an­tique désir d’être Dieu », pré­sent dans toutes les mytho­lo­gies. Tout le tra­vail que je fais moi-même en tant qu’é­cri­vain, tout le tra­vail des films, c’est de géné­rer du mythe. Mes gamines de 6 et 9 ans ont cette pen­sée magique-là — c’est facile de géné­rer du désir à par­tir de cela.

Tout ceci fonc­tionne d’au­tant plus que dans ta vie, tu n’as de pou­voir sur rien. Tu n’as pas de pou­voir sur ton bou­lot, tu ne fais pas ce que tu veux à l’é­cole, tu as concrè­te­ment très peu de marge. Tu ne peux pas vivre de ton écri­ture, tu ne peux pas vivre de ta pho­to, de ta vidéo, de ton jour­na­lisme. Tu es obli­gé de faire de la merde si tu veux vivre de ton métier. Et eux, ils arrivent et te disent : « On va vous don­ner du pou­voir indi­vi­duel­le­ment ; votre vie, c’est de la merde mais on va vous aug­men­ter. » Mais c’est super dan­ge­reux, car ce sont de fausses solu­tions. Il faut aller dans le très humain plu­tôt que vers le transhumain. Nietzsche disait que l’homme réac­tif est l’homme qui est cou­pé de ce qu’il peut — et nous sommes qua­si­ment tous cou­pés de ce que nous pou­vons. Je pense qu’on a abso­lu­ment tout en nous pour aller au bout de ce que nous pouvons.

Parmi les rares pen­seurs tech­no-cri­tiques contem­po­rains, il y a Bernard Stiegler. Par son concept de pro­lé­ta­ri­sa­tion, il montre com­ment la tech­no­lo­gie peut deve­nir ce poi­son qui aliène nos capa­ci­tés — capa­ci­tés phy­siques d’a­bord, avec la tech­no­lo­gie méca­nique, et aujourd’­hui cog­ni­tives, avec les algo­rithmes et l’IA. Comment, en somme, la tech­no­lo­gie peut nous cou­per de notre puissance…

Stiegler a appor­té beau­coup sur ce sujet2… Il y aurait tel­le­ment à dire ! Le numé­rique, déjà : c’est d’abord un espace exhaus­ti­ve­ment contrô­lé, où tu laisses des traces en per­ma­nence : dès que tu es sur le réseau, tu es entiè­re­ment tra­cé. Aujourd’hui, on passe la moi­tié de son temps éveillé dans le réel et l’autre sur les écrans — c’est-à-dire dans une média­tion du réel. C’est très par­ti­cu­lier de vivre dans un monde où tu es tra­cé la moi­tié de ton temps éveillé. Ce n’était pas le cas des géné­ra­tions pré­cé­dentes. On vit dans un monde sou­mis au desi­gn de la dépen­dance, à l’économie de l’attention. N’importe quel site est construit pour maxi­mi­ser ta dépen­dance, pour que ton atten­tion soit cap­tée et séden­ta­ri­sée. Tu passes donc tout ce temps éveillé à te battre contre des gens qui ont pla­ni­fié ton addic­tion, ce qui n’est pas le cas quand tu te balades sur une plage, dans les calanques… La géné­ra­tion digital native est née là-dedans ; elle est en per­ma­nence dans cette pré­da­tion d’at­ten­tion. Il est très dur de s’en défaire : moi-même, j’en souffre. J’adore le foot, par exemple ; je fais par­tie de ces gens qui, mal­gré le capi­ta­lisme du foot, conti­nuent d’adorer ce sport. Je vais sur SoFoot, je lis un article, je scrolle, je regarde rapi­de­ment les com­men­taires et j’ar­rive en bas. Là, comme ce site suit un modèle éco­no­mique basé sur la publi­ci­té, tu as six cases de buzz­feed : « Les 20 plus belles femmes de foot­bal­lers ». J’arrive à la fin de l’ar­ticle, mon atten­tion com­mence à se fati­guer, j’ar­rive dans le réseau pul­sion­nel de l’hétéro de base, donc je clique. Je com­prends très bien com­ment la page est struc­tu­rée, tout ce qu’il y a der­rière, et pour­tant je clique quand même ! Le niveau de sug­ges­tion et de conduite com­por­te­men­tale est deve­nu super fin. Va construire une sub­jec­ti­vi­té, une résis­tance, une révo­lu­tion là-dedans… Si on n’a pas des gens, dans l’é­du­ca­tion popu­laire ou l’Éduca­tion natio­nale, qui apprennent très tôt aux gamins com­ment une page est construite et leur disent « Voilà com­ment on te mani­pule », si on n’apprend pas à s’en défaire, on aura beau faire ce qu’on veut, on se fera tou­jours ava­ler par le sys­tème. Ce sont des enjeux impor­tants, et là, on a du retard : ça me fait flipper.

Dans sa théo­rie de l’au­to­ma­ti­sa­tion de l’in­for­ma­tion, le mathé­ma­ti­cien Norbert Wiener forge le mot « cyber­né­tique », défi­ni en tant que moyen de contrôle de l’in­for­ma­tion. Dans le champ du poli­tique, n’y a‑t-il pas une forme d’au­to­ma­ti­sa­tion des conduites, un contrôle social que les nou­velles tech­no­lo­gies ont fait advenir ?

« Le niveau de sug­ges­tion et de conduite com­por­te­men­tale est deve­nu super fin. Va construire une sub­jec­ti­vi­té, une résis­tance, une révo­lu­tion là-dedans. »

Sur ce sujet, tout a été dit par Tiqqun (le Comité invi­sible est issu du Tiqqun, c’est en par­tie le même groupe). Ces gens-là ont écrit des choses avant L’Insurrection qui vient et À nos amis. Vous avez lu Premiers maté­riaux pour une théo­rie de la jeune fille ? Il y a aus­si Tout a failli, vive le com­mu­nisme !, paru lui aus­si à La Fabrique : un excellent texte. Il com­porte un cha­pitre sur la cyber­né­tique, qui montre que l’on vit dans un gou­ver­ne­ment auto­ma­ti­sé, c’est-à-dire qui n’a même plus besoin d’é­lus — ils y sont deve­nus inter­chan­geables. Il y a un tra­vail très inté­res­sant qui reprend le concept de kuber­nê­tês (« gou­ver­ner ») et te montre de quelle façon le sys­tème de feed-back du capi­ta­lisme auto­no­mi­sé fonc­tionne, à savoir com­ment il s’est auto­ma­ti­sé. Finalement, dans nos démo­cra­ties, on croit élire des gens qui vont chan­ger de poli­tique mais ça ne sert stric­te­ment à rien ; tu peux mettre Hollande ou Sarkozy, etc. Ce type de gou­ver­ne­ment a seule­ment besoin d’ac­teurs indi­vi­duels pous­sés par l’appât du gain et à même de faire tour­ner les choses. Il faut les lire : c’est génial, ils le disent mille fois mieux que moi.

Une des cri­tiques que vous émet­tez sur les socié­tés modernes concerne leur carac­tère dévi­ta­li­sant. Ces dix der­nières années, on a pu obser­ver, en Occident, des mou­ve­ments de ras-le-bol, qu’ils soient éman­ci­pa­teurs ou délé­tères : Nuit Debout, #OnVautMieuxQueCa, les émeutes de 2005, la mon­tée des natio­na­lismes, Trump… Daniel Bensaïd disait « L’Histoire nous mord la nuque » : cette séquence his­to­rique confuse n’est-elle pas, d’une cer­taine manière, revitalisante ?

J’aime beau­coup les termes de Guattari lors­qu’il dit qu’on est entrés dans « les années d’hi­ver » : à par­tir des années 1980, avec la mon­tée du capi­ta­lisme, on n’est ni sur un prin­temps, ni sur un automne, encore moins sur un été, comme eux l’ont vécu dans les années 1970 — qui était vrai­ment une période magni­fique… La grosse dif­fi­cul­té que nous pose la social-démo­cra­tie actuelle est qu’elle nous main­tient pile dans la bande d’an­goisse, de peur et, en même temps, de confort, cette bande qui nous empêche d’oser nous révol­ter. On n’atteint pas le seuil limite où les gens se disent « Ras le bol, on pète tout. » On n’a pas de gou­ver­ne­ments suf­fi­sam­ment agres­sifs, dis­ci­pli­naires et odieux pour pas­ser ce seuil. Ils sont malins, ils savent se mettre juste en des­sous de cette limite. Ils font ce que Deleuze décri­vait si bien : ils admi­nistrent notre petite ter­reur quo­ti­dienne, nos petites peurs intimes. Ils nous disent par le biais des médias « Regardez les autres. Regardez ce qui se passe ailleurs : les guerres, la situa­tion des migrants. Eux, ils sont sous des tentes, dans la boue… C’est la merde ! Alors res­tez bien au chaud chez vous. » On se dit « Putain, on n’est pas bien mais, quand même ! Restons là où on est, ne bou­geons pas. » Et on est blo­qués dans cette bande depuis vingt ou trente ans, à mon avis. Parfois, on s’en­gueule avec ma copine là-des­sus car j’en suis au point où j’ai presque envie que Le Pen passe pour qu’on dépasse ce cap, qu’il se passe quelque chose, que les mecs doivent enfin se bou­ger. Elle me répond qu’ils ne bou­ge­ront même pas, que Le Pen gére­rait le truc de la même manière… Du coup, tu te demandes d’où vien­dra la nouveauté.

Par Cyrille Choupas, pour Ballast

J’aime bien l’i­dée de forêt, des arbres qui poussent sur un désert ; là, on est vrai­ment sur un désert et, pro­gres­si­ve­ment, cela crée quelque chose. Les branches s’é­tendent, ça monte en hau­teur et, fina­le­ment, une forêt va se mettre en place, où l’on pour­ra habi­ter. Pour l’instant, on n’a que des petits arbres et on fait nos cabanes dedans. Il y a les zadistes, des squats, Tarnac, cer­taines com­mu­nau­tés, cer­tains mou­ve­ments qui se créent. Mais ça reste très modeste. L’Histoire ne nous mord pas la nuque, non : elle nous lèche un petit peu la nuque, mais pas assez pour que ça bas­cule. Depuis 1995 et l’arrivée des réseaux, d’Internet, il y a un autre phé­no­mène, c’est le « tech­no-cocon ». Il faut se rendre compte qu’il y a là un truc abso­lu­ment dément pour les gou­ver­nants : le fait qu’on puisse satis­faire nos frus­tra­tions les plus pri­mi­tives extrê­me­ment vite, aujourd’­hui, grâce à ça. (Il désigne du doigt notre smart­phone, qui enre­gistre la conver­sa­tion sur la table.) Tu es frus­tré sexuel­le­ment, tu regardes du por­no. Tu es frus­tré parce que tu n’as pas de pou­voir dans ta vie, tu joues à un jeu vidéo mas­si­ve­ment mul­ti­joueur où tu es le roi, le che­va­lier, où tu peux mou­rir 53 fois et puis à nou­veau être vivant, et où tu es le chef d’un uni­vers. Tu as envie de te défou­ler, tu vas sur Twitter, tu balances tes trucs.

Le smart­phone est le meilleur outil qu’ils ont trou­vé pour nous don­ner la sen­sa­tion d’a­voir du pou­voir quand nous n’en avons, en réa­li­té, aucun. Je ne suis pas tech­no­phobe mais me rends bien compte à quel point cet outil per­met au pou­voir de conti­nuer tran­quille­ment à nous mani­pu­ler pen­dant qu’on y déverse nos petits dési­rs. Toute cette éco­no­mie de dési­rs-là, elle est solu­tion­née, elle est défrus­trée par la tech­no­lo­gie, les jeux vidéo, les réseaux. Toute cette colère qui, avant, avait le temps de s’ac­cu­mu­ler, de se den­si­fier en toi et puis de se mani­fes­ter au niveau public, aujourd’hui se dis­perse très rapi­de­ment sur un cla­vier, un écran, un film… La poli­tique, c’est un désir long à arti­cu­ler : mon­ter un mou­ve­ment comme Nuit Debout, mon­ter une com­mu­nau­té dans la ZAD ou un ate­lier d’hackers­pace, c’est du bou­lot et du temps. Il faut que ton désir ait le temps de se consti­tuer, que ta colère soit archi­tec­tu­rée en toi ; j’ap­pelle ça la « rage du sage ». Or ces tech­no­lo­gies sont uti­li­sées pour dis­per­ser cette rage. C’est très nou­veau, et je pense que c’est un véri­table pro­blème. J’étais content que le Comité invi­sible, qui jusqu’à pré­sent avait com­plè­te­ment zap­pé cette thé­ma­tique, ait enfin fait un cha­pitre des­sus dans À nos amis.


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Visuel de cou­ver­ture : http://www.phonophore.fr
Toutes les pho­to­gra­phies d’Alain Damasio sont de Cyrille Choupas, pour Ballast.


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  1. Voir Cerveau aug­men­té, homme dimi­nué, La Découverte, 2016.
  2. Pour abor­der sa pen­sée, nous conseillons cet entre­tien réa­li­sé par « Les che­mins de la phi­lo­so­phie », sur France Culture

REBONDS

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