L’histoire des Black Panthers, un libertaire ferraillant contre son camp, le terrorisme décortiqué, les tags contre la Loi travail, le conte d’un révolté, le Mexique révolutionnaire de l’entre-deux-guerres, des récits fantastiques de l’hémisphère Sud et un éloge du nomadisme : nos chroniques du mois de novembre.
☰ Panthères noires : Histoire du Black Panther Party, de Tom van Eersel
Tout le monde a entendu parler du Black Panther Party — ce fameux groupe de révolutionnaires afro-américains de la fin des années 1960. Une image, au moins, semble connue de toutes et de tous : des hommes et des femmes, col roulé noir et veste en cuir sur le dos, armes en main. Une image réelle et pourtant si réductrice dans ce qu’elle véhicule, telle un folklore venu de temps lointains dont nombreux sont celles et ceux qui n’en savent guère plus. Tom van Eersel, journaliste et historien, offre dans cet ouvrage court et accessible une belle occasion de découvrir ou de comprendre ce mouvement. Du contexte politique particulier des États-Unis de ces années où est né le BPP, de la fulgurance de son expansion sur tout le territoire nord-américain, de ses motivations initiales aux ruptures qui le traverseront au bout de quelques années seulement, des ponts créés avec d’autres mouvements de lutte nationaux et internationaux, mais aussi de la répression et de l’abattage féroce et sans scrupules dont il a été victime alors : tout le tableau y est. Le Black Panther Party naît quand les espoirs portés par Malcolm X ou Martin Luther King meurent avec eux. S’il effraie autant les autorités américaines, d’alors mais probablement encore d’aujourd’hui, c’est bien dans sa capacité de fédérer — aussi vite et autant de monde — autour d’un projet politique et idéologique implanté dans la base et matérialisé par toute une série d’actions concrètes et au service direct de la communauté du peuple noir américain opprimé. La politisation par l’action et l’action politisée, voilà la ligne de crête sur laquelle ce mouvement s’est débattu — aussi bien dans les débats qui l’ont traversé en interne que face à la brutalité d’une répression gouvernementale qui n’a pas hésité à user des méthodes les plus illégales et illégitimes possibles. Ce livre, fruit de deux années de travail de documentation et de rencontres, amène autant de pistes à qui se demande peut-être ce qui a provoqué la chute brutale de ce mouvement qu’à ceux qui auraient besoin, en ces temps actuels, de retrouver inspiration. [C.G.]
Éditions L’échappée, 2006
☰ Non-conforme, de Georges Fontenis
« L’effort réside dans le souci d’être vrai et de ne jamais flatter la facilité. » Georges Fontenis, militant libertaire d’envergure, à 80 ans passés, ne tourne pas autour du pot. Le conformisme des mots d’ordres, du vocabulaire employé dans les mouvements militants, comme le radicalisme de façade, il les passe au crible dans ce recueil de réflexions. L’homme avait déjà considérablement secoué le mouvement libertaire de l’après guerre en dénonçant les conceptions trop philosophiques d’un anarchisme qu’il qualifiait de vague et sentimental. L’auteur évoque les antisémitismes, l’État, le féminisme, l’homosexualité, l’éducation… Pointant le manichéisme, les excès, pour ne pas dire le fanatisme partout où il le trouve (dans les courants feministes, LGBT ou anti-racistes par exemple). Il se désespère du syndrome de « l’enfant roi » et du manque d’autorité raisonnée de la part des adultes, qu’ils soient parents ou enseignants. Le malaise des banlieues ? Il existe bien évidemment, et il faut résoudre les problèmes plutôt que les nier, en se cachant derrière une idéologie ou autre chose… Étonnant de la part d’un communiste libertaire ? Excessif à son tour, celui qui dénonce justement certaines exagérations ? À chacun de se faire son avis. Certaines mauvaises langues, citations hors contexte à l’appui, qualifieront peut être ce recueil de réflexions de conservateur, voir de réactionnaire. Lecture malhonnête pour esprit paresseux, bien entendu. Mieux vaut juger sur pièce. Être vrai, réaliste, fut un souci constant de l’auteur, dans ce livre, comme tout au long de sa vie militante d’ailleurs. Il faut aussi garder à l’esprit que c’est un homme né dans les années 1920 qui écrit ; il l’avoue dans son introduction : « Ce constat se teinte sans doute d’une certaine lassitude…sans entamer toutefois l’espoir d’un autre monde que nous voulons, parce que d’autres comportements sont possibles, à notre portée même. » Une lecture salutaire ! [W.]
Editions Bénévent, 2002
☰ De la guerre et du terrorisme, de Michael Walzer
Il trône partout autour de nous : dans les médias, au détour d’une conversation de métro, dans les larmes de ceux qui font le deuil des victimes. Le terrorisme, ce mutant dont on n’a jamais pu saisir la définition noyée dans un bain de sang, se doit aujourd’hui d’être expliqué, décortiqué et saisi dans son essence. C’est probablement la meilleure manière de le combattre : le comprendre pour l’atteindre avant de lui faire front. C’est ce que fait Michael Walzer, professeur en sciences sociales à l’Institut des hautes études de l’université de Princeton, dans son ouvrage De la guerre et du terrorisme. Recueil de différentes conférences et de textes sur le terrorisme et les théories sur la guerre, l’oeuvre fait polémique. Ceci ne surprendra personne : un sujet qui, en soi, fait débat, amènera le lecteur à douter. Walzer s’interroge notamment sur les apologues du terrorisme, ce qui les pousse à de tels actes, ce qu’il appelle « la morale de l’excuse ». Il va contredire certaines thèses établies par la doxa, comme par exemple celle qui affirme que le terrorisme émane de la précarité et du sous-développement de certains pays : « La misère et l’inégalité ne suffisent pas à expliquer l’apparition des mouvements nationalistes terroristes, notamment islamiques. On le voit bien en se livrant à un exercice de comparaison politique. C’est en Afrique, indubitablement, qu’apparaissent les pires retombées de l’inégalité globale ; la responsabilité des Occidentaux quant à la production et la reproduction de l’inégalité y est flagrante et demeure majeure […]. Et pourtant la diaspora africaine n’est pas une serre chaude où éclosent les terroristes. » Bien qu’il détruise les arguments terroristes de bout en bout, Walzer admet que, dans certains cas exceptionnels — il reprend l’expression « urgence suprême » de Churchill — le terrorisme peut être utilisé. Il est rare de pouvoir lire des ouvrages philosophiquement bien menés sur un sujet toujours trop ancré dans la politique, la psychologie et la sociologie. Ici, nous avons un véritable questionnement sur l’urgence, le principe de causalité du terrorisme et l’histoire qui a bouleversé les théories des spécialistes. Si pour Walzer la question de la définition du terrorisme ne se pose pas vraiment, d’autres interrogations sont fondamentales : le terrorisme est-il une guerre ? Si oui, est-il une guerre juste ? Que disent les défenseurs du terrorisme ? Des questions qui restent, douze ans après la publication de De la guerre et du terrorisme, terriblement actuelles. L’ouvrage prolonge la réflexion déjà menée sur le sujet dans son ouvrage Guerre justes et injustes, publié à chaud au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. [M.S.F.]
Bayard, 2004
☰ Un anarchiste — Un conte désespéré, de Joseph Conrad
« Il ne faut pas beaucoup pour perdre un homme. » Ouvrier mécanicien à Paris, Paul mène une vie sérieuse et plutôt banale. Pour célébrer son vingt-cinquième anniversaire, deux amis lui proposent d’aller dîner dans un café, boulevard de la Chapelle. L’alcool, absorbé en grande quantité, et les remarques d’inconnus ayant rejoint la fête lui apportent « des idées noires » : il prend conscience du « sort pitoyable et cruel de l’humanité » et, dans un même élan, saute sur la table et s’écrie « Vive l’anarchie ! Mort aux capitalistes ! ». C’est le début d’une série de déboires : licencié, il devient « compagnon » et participe, sans le vouloir, aux activités illégales d’un groupe anarchiste ; emprisonné dans un bagne de Guyane, il s’évade et se trouve piégé par le responsable d’un élevage de bétail appartenant à « une célèbre compagnie de fabrication d’extrait de viande » qui se sert de son supposé engagement pour le garder captif car qui voudrait embaucher un anarchiste ? Dans cette courte nouvelle publiée en 1906 dans la revue Harper’s Magazine, Conrad raconte une tragédie individuelle ; critique, non sans ironie, les premières multinationales et leur appétit pour la publicité ; et s’intéresse à la figure de l’anarchiste. Car bien que victime de malchance, Paul ressemble « vraiment à beaucoup d’autres anarchistes. Le cœur chaud et la tête faible, voilà le fin mot de l’énigme ; c’est un fait que tout individu capable de sentiment et de passion transporte en lui les contradictions les plus amères et les conflits les plus meurtriers du monde. » [M.H.]
Éditions Mille et une nuits, 2013 (1906)
☰ Murs populaires — Tags du mouvement contre la loi Travail, d’Alexandre Chenet, Guillaume Justo, Jules Justo et Antonin Sabot
« Demain s’ouvre au pied de biche. » Le moins que l’on puisse dire est que durant le mouvement contre la loi de travail, les manifestants ont décidé de tailler ce pied de biche pour faciliter le chant des lendemains à coups d’aphorismes qui déchirent le voile du spectacle de l’actuelle société capitaliste. « La rue est à nous » mais ses murs aussi. Sur ces murs, on peut revendiquer un imaginaire et des injonctions contraires à celles imposées par les dominants ! Comme l’écrivent les quatre militants de la CNT qui ont permis la sortie de ce livre : « par son inventivité, sa détermination et son insolence, ce mouvement a fait des murs de France un atelier d’écriture subversif. » Les slogans qui composent ce livre contestent l’État, le système capitaliste, la domination et l’exploitation en mettant en avant une culture alternative, des moyens de lutte, des objectifs de libération, une attitude face aux structures… toujours sur le registre d’un humour qui va jusqu’à moquer le mouvement lui-même. Ces filles et fils de Guy Debord ont bien compris qu’il faut retourner le capitalisme en usant de ses propres armes qui sont la séduction et le détournement — le conformisme et le consentement à l’ordre des puissants ne sont alors plus une fatalité mais plutôt un théâtre de guerre à conquérir. Comme un fil rouge, on sent qu’ayant conscience de leur propre aliénation, les taggers inversent ce stigmate d’aliéné en rendant désirable l’acte d’émancipation sur un registre festif. Ils firent, leur, l’injonction de Maïakovski, en « arrachant la joie aux jours qui filent ». Cette écriture populaire recréant des murs d’expression libres nourrit des imaginaires alternatifs tout en étant une manifestation immédiate et concrète de « la propagande par le fait ». Cette propagande est un pas de côté qui enjambe nos rythmes de vie quotidiens, nos frustrations banales car largement partagées, nos références liées à la culture populaire pour les moquer en en donnant un contenu subversif. Nos quatre glaneurs proposent un objet construit en neuf sections : le mouvement, la loi travail, les politiciens, le 49.3, la répression et mise au pas de la manif, la culture populaire du détournement, la convergence des luttes ?, l’argent fétichisé et ses manifestations, l’État d’urgence ainsi qu’une chronologie en conclusion. Chaque chapitre est introduit par une note introductive analytique tant d’un point de vu littéraire que conceptuel, idéologique ou politique. On y voit cohabiter des éléments aussi bien factuels qu’affectifs dans un dosage harmonieux. Résumons ce livre en une paraphrase personnelle d’un des tags les plus connus du printemps : « dans ce livre, ce n’est pas la manifestation qui y déborde mais le débordement qui devient un manifeste. » [T.M.]
Éditions CNT-RP, 2016
☰ Viva, de Patrick Deville
Imaginez une fresque. Un mural, comme le disent les hispanophones. Saturée de personnages, de décors et de détails, de plans et de pigments. Patrick Deville — douze livres en vingt-sept ans — s’est fait ici le peintre du Mexique : celui, plus précisément, de l’entre-deux-guerres. « Le Mexique est un pays auquel un étranger ne peut pas comprendre grand-chose. La plupart des Mexicains n’y entendent rien non plus. » On croise, dans ce « roman sans fiction » (c’est ainsi que l’auteur parle de ses ouvrages, qui ont toutefois, à première et dernière vue, tout du récit), Léon Trotsky dans un wagon lambrissé après qu’un certain Staline l’a chassé de l’Union soviétique (« [Trotsky] a toujours pensé qu’il suffisait d’avoir raison et en cela même il eut tort. Il croyait que l’exemple suffirait, l’action, le courage physique, la probité, la raison. Il est un héros de l’Antiquité, un homme de Plutarque. ») , le poète et boxeur Arthur Cravan, l’écrivan et insurgé en exil Traven, l’ancien déporté Victor Serge mourant d’une crise cardiaque dans un taxi, Malcolm Lowry et ses volcans alcoolisés, Antonin Artaud, errant et drogué, cherchant auprès des Amérindiens ce qui faisait tant défaut à l’Europe moderne et rationnelle (« Personne n’a écoute Artaud qui avait pourtant raison. ») et la fameuse maison bleue de la peintre Frida Kahlo, compagne de l’ogre Rivera pestant contre « les fils de pute lunatiques et tarés » qu’étaient les surréalistes. L’épigraphe de l’ouvrage, tirée d’un essai de Walter Benjamin, rappelle qu’il « existe un rendez-vous tacite entre les générations passée et la nôtre » ; ces pages en sont le lieu plus ou moins tacite, prises entre le bruit des piqueurs de rouille et les cris des oiseaux marins. « On écrit toujours contre l’amnésie générale », confie Deville — fragments d’existences, pans biographiques, menues anecdotes et grands récits aux mains plongées et salies dans « le moteur de l’Histoire » : les noms propres défilent, déluge et cascade, au risque de perdre, sans doute, le lecteur de passage dans ce « mausolée », ce « panthéon personnel ». Une pierre de plus à l’œuvre singulière d’un écrivain qui compose en cycles : Viva est le second temps d’un triptyque qui n’attend que d’être achevé. « Les éternels combats perdus d’avance, l’absolu de la Révolution ou l’absolu de la Littérature » ; un fil rouge, sans doute. [E.C.]
Éditions Gallimard, 2016
☰ Histoires étranges et fantastique d’Amérique latine, Claude Couffon
À Buenos Aires, un homme épris d’une défunte découvre par hasard une fenêtre ouverte sur le monde. Il contemple alors l’ensemble de la Création, affranchi des contraintes de l’espace et du temps. Dans la forêt amazonienne, des serpents de toutes les espèces entrent en résistance contre l’intrusion de l’homme. Un jeune chercheur sans-le-sou se retrouve prisonnier d’une baraque délabrée, sous la coupe d’une vieille femme bigote et de son étrange nièce aux yeux d’émeraude. Une relation triangulaire se noue entre les trois êtres, la peinture se craquelle petit à petit et les ombres du passé surgissent des pages jaunies d’un manuscrit à demi-oublié. Dans un pays fictif, on ne sait jamais très bien quand passent les trains, ni vers quelle destination ils vous entraînent, ni même si, une fois à bord, on remettra un jour le pied sur la terre ferme, mais le voyage importe sans doute bien plus que la destination. Un mystérieux tunnel découvert par hasard dans une petite île au large des côtes argentines débouche en quelques minutes au coeur d’une cité uruguayenne. Les habitants d’un village de montagne péruvien se prennent pour des singes, atteints d’un mal mystérieux… Claude Couffon nous invite à un voyage au coeur de l’étrange, dans des contrées baignées d’un soleil amer où les notions de réel et d’imaginaire s’enlacent et se confondent dans les synapses des personnages. [G.R.]
Métaillé, 1997
☰ Anatomie de l’errance, de Bruce Chatwin
« Nous passons beaucoup trop de temps dans des maisons fermées. » Recueil de textes « fortuits » et peu connus publié après la mort de Bruce Chatwin, Anatomie de l’errance se veut un « livre source » qui introduit à la trajectoire de l’auteur, aux sujets et arguments clés qui sous-tendent son écriture. L’on y retrouve les éléments constants de l’œuvre et de la vie de l’auteur : mouvement vers l’ailleurs, errance et « horreur du domicile » (Baudelaire), sédentarisation, goût pour le bel objet et collection, renonciation. Pour Chatwin, le mouvement est la nature de l’homme ; la marche et le chemin ont constitué la base des plus grands épisodes de l’Histoire. L’importance du mouvement et de la marche remonterait à l’enfance, aux « sentiers à explorer » dans un jardin ou dans une forêt. L’enfance de l’humanité, aussi, avec ces peuples nomades dont l’existence est rythmée par des déplacements et des haltes. Dans ce recueil c’est aussi la trame du projet inachevé de l’écrivain voyageur qui se dessine : un livre « impubliable » sur les nomades, dont le manuscrit a fini par être détruit par son auteur. « Ce devait être un ouvrage follement ambitieux et intolérant, une sorte d’Anatomie de l’errance
qui développerait l’affirmation de Pascal sur l’homme assis tranquillement dans une chambre. La thèse était à peu près la suivante : en devenant humain, l’homme avait acquis, en même temps que la station debout et la marche à grandes enjambées, une pulsion
ou instinct migrateur qui le pousse à marcher sur de longues distances d’une saison à l’autre. Cette pulsion
[…] lorsqu’elle est réprimée par les conditions de la sédentarité, trouve des échappatoires dans la violence, la cupidité, la recherche du statut social ou l’obsession de la nouveauté. Ce qui expliquerait pourquoi les sociétés mobiles comme les tsiganes sont égalitaires, affranchies des choses, résistantes au changement. » Troisième partie de l’ouvrage, « l’alternative nomade » nous en dit un peu plus sur ce projet inabouti. Au fil des chapitres résumés par l’auteur, l’on découvre l’ébauche d’une réflexion autour du nomadisme, à la fois historique et anthropologique, en même temps qu’une critique politique de la « civilisation » ou la vie dans les villes et de la sédentarité. Le sédentarisme est à l’origine de la hiérarchisation de la société. Le projet de livre se construit ainsi sur une série d’oppositions entre errance ou déplacement et fixité, intuition et rationalité, dépouillement matériel et cumul de richesses propre à ceux qui n’ont pas besoin de partir pour vivre, mais aussi entre lien mystique de l’homme avec l’animal d’une part, et domestication et extermination méthodique d’autre part. Anatomie de l’errance n’est pas un essai, mais un ensemble hybride, fait d’ébauches de réflexions, de souvenirs, de légendes et d’intuitions, où les échos aux questionnements de notre temps sont nombreux. Loin d’être des faiblesses, l’aspect éclaté du recueil et son goût d’inachevé offrent au contraire la liberté de creuser là où Chatwin n’a peut-être pas eu le temps de le faire. [A.H.]
Grasset, 1996
Bannière : Bouquiniste sur les quais parisiens dans les années 1900, Eugène Atget.
REBONDS
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