B. Traven : ombre et révolte


Texte inédit pour le site de Ballast

« Vous devriez avoir des papiers pour prou­ver qui vous êtes, me conseilla l’agent de police.
Je n’ai pas besoin de papiers, je sais qui je suis
, répon­dis-je. » Ainsi par­lait B. Traven. Il n’en­ten­dait pas être la proie des com­men­ta­teurs et des curieux, aimant mieux offrir ce qu’il avait de plus cher : ses écrits. N’en voi­ci pas moins, en par­te­na­riat avec les édi­tions Libertalia et à l’occasion de la réédi­tion d’une bio­gra­phie écrite par R. Recknagel — B. Traven, roman­cier et révo­lu­tion­naire —, le por­trait de cet écri­vain mythique dis­pa­ru au Mexique en 1969. Notre seule excuse ? L’aimer☰ Par Thomas Misiaszek


Munich, Halle des Beaux-Arts, 1918. Obscurité totale. Seul un faible rai de lumière se pose sur un manus­crit. Derrière lui, dans l’ombre, une voix s’élève, pour­fend la guerre, sa boue, son sang. Les États, qui ont trans­for­mé pen­dant quatre ans d’honnêtes hommes en assas­sins. Le capi­ta­lisme, empif­fré de souf­france et de mort. Cette voix, c’est celle de l’auteur du Ziegelbrenner Le Fondeur de Briques —, revue anar­chiste et paci­fiste alle­mande créée un an plus tôt. Cette voix, c’est celle du révo­lu­tion­naire Ret Marut, alias Arnolds, Barker, Hal Croves, Traven Torsvan, Traven Torsvan Torsvan, Traven Torsvan Croves, Artum, Fred Maruth, Rex Marut, Richard Maurhut, Albert Otto Max Wienecke, Otto Feige, Adolf Rudolph Feige, Kraus, Martínez, Fred Gaudet, Lainger, Götz Ohly, Anton Räderscheidt, Robert Bek-Gran, Hugo Kronthal, Wilhelm Schneider, Heinz Otto Becker… Alias B.Traven. « Je n’ai pas envie d’être de ces gens qui se tiennent sous les feux de la rampe », disait-il pour entre­te­nir le mys­tère qui jusqu’à aujourd’hui entoure son iden­ti­té. « Comme tra­vailleur, je me trouve immer­gé au sein de l’humanité, ano­nyme et obs­cur comme tout ouvrier qui apporte son lot de contri­bu­tion pour faire pro­gres­ser l’humanité. […] Mes œuvres ont de l’importance, moi, je n’en ai pas, pas davan­tage que le cor­don­nier qui consi­dère de son devoir de fabri­quer pour les hommes de bonnes chaus­sures qui leur aillent1. » Et pour­tant. La vie des cor­don­niers peut aus­si méri­ter d’être contée. Et quid de celle d’un mys­té­rieux pam­phlé­taire, anar­chiste, révo­lu­tion­naire, fugi­tif, marin, aven­tu­rier, explo­ra­teur au Chiapas, défen­seur des indi­gènes du Mexique et des oppri­més de toutes sortes, écri­vain majeur du XXe siècle dont l’œuvre est aus­si féconde et actuelle qu’en­core trop mécon­nue en France ?

« Après sa mort, en 1969, la dis­per­sion de ses cendres au-des­sus de la jungle du Chiapas assure que le secret res­te­ra entier. »

La véri­table iden­ti­té de B. Traven res­te­ra sans doute à jamais incon­nue. Car on ne connaît ni le nom de celui qui se cache sous ses mul­tiples pseu­do­nymes, ni sa date ou lieu de nais­sance, ni ses liens de paren­té. Toute sa vie, il s’est effor­cé de tenir secrets ses lieux de rési­dence et s’est bat­tu pour inter­dire la publi­ca­tion des rares pho­tos qui lui étaient volées. Après sa mort, en 1969, la dis­per­sion de ses cendres au-des­sus de la jungle du Chiapas assure que le secret res­te­ra entier. Pas de tombe à visi­ter, ni de dou­teuses ana­lyses post-mor­tem à réa­li­ser. L’aura de mys­tère entre­te­nue par l’intéressé autour de sa per­son­na­li­té a de fait lais­sé le champ libre à d’innombrables théo­ries plus ou moins far­fe­lues, contri­buant à brouiller davan­tage les pistes. Parmi elles, cer­taines font de lui le fils illé­gi­time de l’empereur alle­mand Guillaume II, avec lequel il aurait entre­te­nu une étrange res­sem­blance. D’autres avancent que B. Traven aurait été le pseu­do­nyme de Jack London, qui aurait mis en scène sa mort aux États-Unis pour aller se cacher au Mexique et échap­per à ses créan­ciers. D’autres encore affirment qu’il s’agit d’un mil­liar­daire amé­ri­cain sou­cieux de se rache­ter une conscience en pre­nant la défense des classes domi­nées. Ou d’un col­lec­tif d’écrivains ano­nymes. Ou d’Adolfo López Mateos, pré­sident du Mexique entre 1958 et 1964. Ou rien de tout ça, mais plu­tôt un lépreux dan­ge­reu­se­ment conta­gieux ne sor­tant que rare­ment de chez lui, la tête cou­verte d’un masque. Bref, on ne sait pas qui se cache der­rière les pseu­do­nymes. Au-delà des nom­breuses élu­cu­bra­tions, les témoi­gnages de Rosa Elena Luján, veuve de Hal Croves/B. Traven, et les tra­vaux bio­gra­phiques notam­ment entre­pris par R. Recknagel ont per­mis de remon­ter le fil d’Ariane des dif­fé­rents ava­tars de l’auteur et, plus impor­tant, de retra­cer les lignes direc­trices de son œuvre.

Aucun docu­ment n’atteste de l’existence de Ret Marut, pre­mier pseu­do­nyme de Traven, avant 1907. Tout au plus l’auteur fait-il lui-même réfé­rence à des études de théo­lo­gie qu’il aurait débu­tées puis aban­don­nées, expli­quant les nom­breuses allu­sions à la Bible dans ses écrits pos­té­rieurs. Les pre­mières traces de Marut font état d’un acteur et met­teur en scène au théâtre muni­ci­pal d’Essen, dans la Ruhr. Marut voyage et joue dans de nom­breuses villes alle­mandes, de Düsseldorf à Berlin et Munich, où il se serait ins­tal­lé à par­tir de 1915. Lorsque la guerre éclate, il par­vient à faire rem­pla­cer la natio­na­li­té anglaise sous laquelle il s’était décla­ré par une citoyen­ne­té amé­ri­caine, pays neutre jusqu’en 1917. Cela lui donne une cer­taine tran­quilli­té et lui per­met de com­men­cer le pro­jet qui l’occupera pen­dant quatre ans et lui pro­cu­re­ra une pre­mière noto­rié­té de 1917 à 1921 : la publi­ca­tion de la revue Der Ziegelbrenner, le fon­deur de briques. Ce pam­phlet poli­tique tire son nom tant du rouge incan­des­cent de sa cou­ver­ture que de son for­mat de 12x21 cm, rap­pe­lant celui d’une brique. Peut-être aus­si de sa fonc­tion pre­mière, consis­tant à explo­ser les vitres d’une cen­sure de guerre que Marut juge insup­por­table. Dans les treize numé­ros qui paraî­tront, la revue n’aura de cesse de lan­cer de viru­lentes attaques contre le mili­ta­risme, l’État, la presse bour­geoise, le capi­ta­lisme et l’Église. Marut y déve­loppe un anar­chisme indi­vi­dua­liste for­te­ment influen­cé par les idées de Max Stirner, qui carac­té­ri­se­ra l’ensemble de son œuvre. Il rejette et crache sur toute struc­ture, éta­tique, par­ti­sane, pri­vée, évi­dem­ment, et reven­dique une huma­ni­té libé­rée des car­cans dans les­quels elle est enserrée.

[David Alfaro Siqueiros, extrait de la toile Ethnography, 1939]

À la fin de la guerre, il conti­nue de dénon­cer les natio­na­lismes comme source de futurs conflits : « La pos­si­bi­li­té d’une nou­velle guerre est plus proche que nous ne le croyons ; il y a encore des États, il y a encore des patries. Et l’État signi­fie : la guerre ; et la patrie signi­fie : la guerre. Et tant qu’il y aura sur terre des hommes pour qui existe un concept d’“honneur natio­nal”, la menace d’une nou­velle guerre sub­sis­te­ra2. » Marut s’engage rapi­de­ment dans les mou­ve­ments révo­lu­tion­naires qui secouent l’Allemagne après l’armistice de 1918. En Bavière, une brève République des Conseils, orga­ni­sée autour de sol­dats, ouvriers et pay­sans, est ins­tau­rée avant d’être rapi­de­ment écra­sée par les forces gou­ver­ne­men­tales. Le Ziegelbrenner prend fait et corps pour la révo­lu­tion, mau­dit la bour­geoi­sie et le gou­ver­ne­ment social-démo­crate qui répriment dans le sang le régime des Conseils encore nais­sant. Marut est arrê­té en mai 1919 pour ses acti­vi­tés d’agitateur. Il rela­te­ra plus tard avoir été emme­né à un tri­bu­nal mili­taire com­po­sé d’un lieu­te­nant et dont le juge­ment se limi­tait à choi­sir entre l’exécution immé­diate ou la relaxe des déte­nus. Parvenu à s’échapper grâce à la pas­si­vi­té com­plice de deux de ses gardes, Marut entre dans la clan­des­ti­ni­té. En cavale, il béné­fi­cie du sou­tien de réseaux anar­chistes, se réfu­gie à Cologne et Berlin et conti­nue jusqu’en 1921 à publier le Ziegelbrenner.

« Arrivé au Mexique, B. Traven dis­tille son pas­sé de pam­phlé­taire dans une œuvre roma­nesque empreinte d’aventure, de révolte, d’aversion du pou­voir et d’idéalisme. »

Le der­nier numé­ro appelle plus que jamais à l’insurrection des esprits, dans le plus pur style stir­né­rien : « Vous êtes morts sur les champs de bataille pour ceux que votre tré­pas a engrais­sé. Eh bien, mou­rez donc pour votre propre cause ! […] Je suis invin­cible si je ne veux pas ce que veut un autre ! Tu es invin­cible si tu ne fais pas ce que veut un autre ! […] Le pou­voir des sou­ve­rains les plus puis­sants se brise sur le non-vou­loir des esclaves les plus faibles3. » Marut dis­pa­raît ensuite de la cir­cu­la­tion pour réap­pa­raître à la pri­son de Brixton, au Royaume-Uni, où il est incar­cé­ré pour défaut de papiers. Il y donne diverses iden­ti­tés, se fait pas­ser pour un libraire litua­nien, un Allemand rési­dant aux États-Unis, tente sans suc­cès d’obtenir des papiers amé­ri­cains. Puis il file à l’anglaise en s’embarquant sur un vieux rafiot. Direction : Mexique, Chiapas, terre anar­chiste et déjà mythique des rebelles zapa­tistes. Ret Marut, le Fondeur de Briques, ne revien­dra plus. Arrivé au Mexique, B. Traven dis­tille son pas­sé de pam­phlé­taire dans une œuvre roma­nesque empreinte d’aventure, de révolte, d’aversion du pou­voir et d’idéalisme. Il y ajoute une cin­glante fas­ci­na­tion pour la mort, ou plu­tôt sur ces morts qui refusent de mou­rir, sur les oppri­més et les parias qui se rebellent contre leur condi­tion et qui se battent pour avoir droit, eux aus­si, d’être libres et vivants.

En 1926, il envoie et publie en Allemagne Le Vaisseau des Morts, véri­table bombe lit­té­raire dans laquelle Traven règle ses comptes avec la vieille Europe — il n’a à ce jour rien per­du de son actua­li­té. Le per­son­nage de Gérard Gale y incarne un marin amé­ri­cain des années 1920 dont le bateau a quit­té sans lui le port d’Anvers. Sans papier ni argent, Gale est trim­bal­lé de pays en pays par des auto­ri­tés qui se débar­rassent de lui en l’envoyant en douce vers les États limi­trophes. Les scènes, répé­ti­tives, de rac­com­pa­gne­ment aux fron­tières sont bur­lesques et légères, mais le constat est sans appel : « En ces temps de démo­cra­tie ache­vée, l’hérétique, c’est le sans-pas­se­port, l’individu qui n’a donc pas le droit de vote. À chaque époque ses héré­tiques, à chaque époque son inqui­si­tion. Aujourd’hui, le pas­se­port, le visa, l’anathème dont est frap­pée l’immigration, sont les dogmes sur les­quels s’appuie l’infaillibilité du pape, aux­quels il faut croire si on veut évi­ter d’être sou­mis aux dif­fé­rents degrés de tor­ture. Jadis les tyrans étaient les princes, aujourd’hui c’est l’État4. » Aujourd’hui, la condi­tion des réfu­giés suit le même sché­ma que celui auquel Gérard Gale est confron­té. Sans droit, sans patrie, ils vivent en marge de socié­tés qui les rejettent. Pour du papier. Dans l’espoir d’atteindre l’Angleterre, Gale embarque sur un bateau fan­tôme accep­tant exclu­si­ve­ment les fugi­tifs, des­pe­ra­dos, apa­trides de tous bords. Des gens sans exis­tence. Des morts. Le Yorikke, ce vais­seau des morts et para­digme de l’Europe impé­ria­liste, broie alors ces per­sonnes sans droit en les exploi­tant, telle une par­faite machine capi­ta­liste, en atten­dant un nau­frage qui per­met­trait à son arma­teur de tou­cher une prime d’assurance. À tra­vers ce roman, aux anti­podes des his­toires roman­tiques de marin, Traven réin­vente les récits de la mer en « chan­tant l’épopée du héros qui se tape le bou­lot5 ».

[David Alfaro Siqueiros, extrait de la toile Madre campesina, 1924]

Au Mexique, il revit, voyage, écrit beau­coup. En 1927, il publie Le Trésor de la Sierra Madre, plus tard por­té au ciné­ma par John Huston et avec Humphrey Bogart dans le rôle prin­ci­pal. Il y aborde le thème de l’avarice et de la ruée vers l’or à tra­vers les aven­tures de trois com­pères. En arrière-plan, la quête du métal dénonce l’obsession du gain pécu­nier au détri­ment des aspects humains et sociaux. Traven prend clai­re­ment posi­tion pour démon­trer que le véri­table tré­sor de la Sierra Madre n’est pas celui que l’on croit… En paral­lèle à l’écriture, l’auteur part à la décou­verte du pays. Il par­vient en 1926 à inté­grer une expé­di­tion scien­ti­fique en par­tance pour le Chiapas en se fai­sant pas­ser pour F. Torsvan, pho­to­graphe nor­vé­gien. Lors des mul­tiples séjours qu’il effec­tue­ra dans la région jusqu’en 1930, Traven se pas­sionne pour la beau­té luxu­riante de la jungle, sa lumière, ses cla­meurs mys­té­rieuses, ses appels étranges et qua­si irréels6. Il arpente de nom­breux vil­lages, dis­cute, s’imprègne des popu­la­tions et cultures locales et tombe sur un sujet qui ins­pi­re­ra désor­mais l’ensemble de ses écrits : les luttes révo­lu­tion­naires des tra­vailleurs fores­tiers de la cao­ba, l’acajou, à l’époque de la révo­lu­tion mexi­caine, vers 19107.

« Le cri de guerre des rebelles zapa­tistes résonne tout au long des romans de l’acajou, résu­mant et por­tant les aspi­ra­tions des Indiens vers leurs idéaux d’émancipation. »

Toute l’information ras­sem­blée lui ser­vi­ra à écrire ce cycle de l’acajou auquel il tra­vaille­ra, reclus dans une soli­tude qua­si com­plète, pen­dant presque dix ans. Chacun des six livres de la série y forme un tout et peut être lu indé­pen­dam­ment des autres, mais Traven imprime une conti­nui­té qui trans­cende l’ensemble de l’œuvre. Tierra y Libertad ! Le cri de guerre des rebelles zapa­tistes résonne tout au long des romans de l’acajou, résu­mant et por­tant les aspi­ra­tions des Indiens vers leurs idéaux d’émancipation. Traven y décrit d’abord la vie quo­ti­dienne des popu­la­tions du Chiapas dans La Charrette, dénonce les abus dont ils sont vic­times dans Indios, puis met en branle les dyna­miques de révolte dans La Marche sur l’Empire de l’acajou. La Révolte des pen­dus pré­sente les tor­tures infli­gées aux ouvriers indiens, sui­vies du déclen­che­ment d’une rébel­lion inar­rê­table. L’armée créée et gros­sis­sante des dam­nés, pay­sans sou­vent illet­trés, affa­més et pous­sés à bout par des décen­nies d’exploitation impi­toyable, sort de la jungle pour étendre la révo­lu­tion et détruire les fon­de­ments du pou­voir dans L’Armée des pauvres. Traven y lie souf­france et rébel­lion, décrit sans mani­chéisme le che­mi­ne­ment de popu­la­tions tra­di­tion­nel­le­ment sou­mises au joug des exploi­tants vers le moment de la néga­tion, le moment où les Indiens disent « non », bas­ta, et dans un retour­ne­ment camu­sien se jettent corps et âme dans la révolte. « Si ces jeunes gens avaient été des hommes de rai­son », écrit-il pour illus­trer le carac­tère spon­ta­né et néces­sai­re­ment irra­tion­nel des révol­tés, « ils ne se seraient jamais révol­tés. Les insur­rec­tions, les muti­ne­ries et les révo­lu­tions sont tou­jours irra­tion­nelles en elles-mêmes, car elles viennent déran­ger la douce som­no­lence qui porte le nom de paix et d’ordre… Les vrais res­pon­sables des actes des rebelles sont les hommes qui croient qu’il est pos­sible de mal­trai­ter des êtres humains à jamais, en toute impu­ni­té, sans les pous­ser à la révolte8. »

Ce dépas­se­ment du ration­nel est éga­le­ment ce qui per­met à Traven de pen­ser l’avènement de la socié­té idéale de Solipaz, « Soleil et Paix », qui conclut le cycle par l’utopie d’une com­mu­nau­té mue par une soif inta­ris­sable de liber­té et de des­truc­tion des rap­ports de domi­na­tion. Traven n’écrira plus beau­coup après le cycle de l’acajou. L’adaptation au ciné­ma de plu­sieurs de ses romans lui don­ne­ra l’occasion d’arpenter les stu­dios d’Hollywood sous le nom d’Hal Croves, « repré­sen­tant atti­tré de B. Traven ». À la fin de sa vie, Skipper, comme il aimait à se faire appe­ler, se réfu­gie sur sa pas­se­relle, deuxième étage de sa mai­son inac­ces­sible à toute autre per­sonne que sa femme et lui. Entouré de vieux appa­reils pho­to, de jumelles, d’un Colt, d’un arc et de flèches, il s’efface der­rière une œuvre abon­dante et la lutte d’une vie contre l’oppression. À sa mort, en 1969, les cendres dis­per­sées au-des­sus des terres rebelles du Chiapas emportent avec elles le lien indé­fec­tible entre deux aspects fon­da­men­taux de cet écri­vain ano­nyme. Écriture et révolte.


Bannière et vignette : extraits de pein­tures de David Alfaro Siqueiros


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  1. R.Recknagel, B. Traven, roman­cier et révo­lu­tion­naire, Libertalia, 2018, p. 9.[]
  2. Ibid., p. 18.[]
  3. R. Recknagel, op. cit., p.150.[]
  4. B. Traven, Le Vaisseau des Morts, La Découverte, 2010, p. 53.[]
  5. R. Recknagel, op. cit., p. 226.[]
  6. Voir, par exemple, Le Pays du prin­temps.[]
  7. R. Recknagel, op. cit., p. 277.[]
  8. Ibid., p. 306.[]

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Thomas Misiaszek

Au hasard des pérégrinations en Europe, mène une vie de chercheur en sciences sociales. Questionne beaucoup, trouve moins souvent. S'intéresse à la révolte, à ceux qui disent non. Écologiste et activiste. Contact: thomas.misiaszek@gmail.com

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